Essai 2007

Essai PDT07-MarbisouxI

La saison culturale 2007 a vu la mise en place d’une première plate-forme à Marbisoux (Belgique, commune de Villers-la-Ville) où 24 itinéraires techniques (8 avec labour et 16 sans labour) ont été comparés sur des critères agronomiques, économiques, environnementaux et techniques. 
Ainsi, six travaux d'arrière-saison ont été croisés avec quatre préparations de printemps (voir la présentation des objets expérimentaux ci-dessous). 

La parcelle expérimentale

L’expérimentation de Marbisoux a été mise en place sur une parcelle limoneuse à drainage favorable de la commune de Villers-la-Ville, en Belgique. Les pommes de terre plantées en 2007 succèdent à une interculture de moutarde faisant elle-même suite à un froment d’hiver dans le cadre d’une rotation quadriennale pomme de terre – froment d’hiver – betterave sucrière – froment d’hiver. 

Le froment d'hiver a pu être récolté au début du mois d'août 2006 de même que la paille. Les pluies consécutives incessantes n'ont permis d'effectuer qu'un seul déchaumage (chisel) durant la première décade de septembre.

Les itinéraires techniques en comparaison

Les six travaux d'arrière-saison (facteur expérimental "A")
Variante Type de travail  Profondeur  Date d'intervention 
A1 Déchaumage 10 cm Septembre 2006
A2 Décompactage moyen 25 cm Septembre 2006 
A3 Pseudo-labour 30 cm Septembre 2006 
A4 Décompactage profond 35 cm Septembre 2006 
A5 Labour 35 cm Septembre 2006 
A6 Labour 35 cm Janvier 2007

Marbisoux 19

La première partie de l’expérimentation a été mise en place le mardi 19 septembre 2006. La parcelle a été découpée en 6 bandes de 36 mètres de large qui ont été travaillées avec des outils d’agriculteurs de la région. Les différentes interventions sont synthétisées dans le tableau ci-contre.

Un couvert de moutarde a été ensuite semé le même jour à la volée grâce à un semoir centrifuge monté sur un quad. Le labour d’hiver a été effectué au début du mois de janvier 2007 pour répondre aux prescriptions agri-environnementales en vigueur sur la parcelle.

Cliquer ici pour visualiser le détail des outils utilisés

Les quatre travaux de printemps (facteur expérimental "P")
Variante Premier passage  Second passage 
P1 Décompacteur monopoutre + herse rotative Herse rotative
P2 Fraise rotative Fraise rotative
P3 Cultivateur lourd Herse rotative
P4 Déchaumeur à disques Décompacteur monopoutre + herse rotative

 

 

A5p1 premier passage

La deuxième partie de l’expérimentation a été lancée le jeudi 19 avril 2007. Chacune des 6 bandes de 36 mètres de large a été travaillée selon 4 modalités de reprise de printemps détaillées dans le tableau ci-contre (les préparations de printemps se sont toutes effectuées en deux passages pour atteindre un affinage du sol suffisant). La parcelle a été plantée le lendemain avec des plants de pomme de terre industrielle de la variété Lady Olympia (distance entre buttes : 90 cm ; distance théorique entre les plants : 33 cm). 
Cliquer ici pour visualiser le détail des outils utilisés

Résultats 2007

Les observations lors de la plantation

Buttes

Déchaumage (A1) et pseudo-labour (A3)
>
décompactages (A2 et A4)
>
labour d'été (A5)
>
labour d'hiver (A6)

L’hiver 2006-2007 ayant été caractérisé par des températures moyennes particulièrement élevées, l’action bénéfique des alternances gel/dégel sur la régénération des sols n’a quasi pas eu cours. Ces conditions combinées à la sécheresse du mois d’avril 2007 ont eu comme conséquence que les sols insuffisamment affinés en surface à l’arrière-saison se sont révélés être les plus difficiles à travailler avec une présence plus importante de mottes dans la butte et à sa périphérie. Ainsi, les « agriculteurs - expérimentateurs » ont pu évaluer (sans réelle quantification) la qualité des buttes selon le classement présenté ci-contre (par ordre décroissant de qualité).
 
Il y fort à parier que cet ordre pourrait être modifié voire inversé en année humide (d’où l’intérêt de la répétition de ces expérimentations sur plusieurs années). Aucune différence notoire n’a été remarquée entre les quatre itinéraires de préparation de printemps.

Les résultats en cours de végétation

Pc

Variante Rendements* PSE Tare**
  0-35 (t/ha) 35-50 (t/ha) >50 (t/ha) total sur >35 mm (t/ha) >35 mm (g/5 kg) total sur >35 mm (%)
A1 0,8 11,3 16,9 28,1 354 1,43
A2 0,9 7,7 14,1 21,8 335 18,45
A3 1,2 16,7 12,6 29,3 350 0,53
A4 1,2 12,4 15,2 27,7 343 5,87
A5 1,0 10,1 16,6 26,6 359 3,05
A6 1,4 12,0 16,8 26,8 363 0,00

 * rendements réduits de 20% pour tenir compte des courts tours, des trains de pulvérisation, etc.
** crevassées + difformes

Une première évaluation de la quantité et de la qualité des tubercules a été réalisée par l'ASBL Fiwap le lundi 16 juillet 2007 par prélèvement de 10 plants dans chacun des 6 travaux d’arrière-saison (mais uniquement dans la préparation de printemps P1). Les résultats sont présentés dans le tableau ci-contre. 

De fortes différences se sont déjà révélées en juillet entres les six travaux d’arrière saison en comparaison, avec une variante (A2, soit le décompactage peu profond) en net retrait par rapport à la moyenne des autres. 

Son rendement particulièrement faible pourrait trouver son origine dans une qualité de butte moyenne combinée à la présence d’une semelle de labour entre 25 cm et 30 cm de profondeur. L’outil ayant été réglé à une moindre profondeur (soit 25 cm), cet horizon non remanié s’est avéré un obstacle quasi infranchissable pour les racines de la pomme de terre (ce qui a été démontré par une analyse de profil cultural) qui confirme dès lors son hypersensibilité aux défauts de structure de sol.

Les résultats à la récolte

Hpim1919

Qu’il s’agisse des observations sur la quantité ou des observations sur la qualité des tubercules, les différences entre les différents travaux de printemps se sont révélées très faibles à la récolte.
 
En cliquant sur les graphiques ci-dessous, il est possible de télécharger trois graphiques présentant les rendements, les poids sous eau, ainsi que les tares en pommes de terre en fonction des travaux d'arrière-saison (le téléchargement peut prendre quelque secondes).

Ccomp essai pdt07 marbisouxi rdt a

Au niveau du rendement, bien que la plus grande prudence s’impose dans l’analyse de cette première année de résultats (d’autant plus que l’essai ne comportait pas de répétitions), les fortes différences observées entre les divers travaux d’arrière-saison déjà au cours du mois de juillet se sont maintenues jusqu’à la récolte et le classement final des itinéraires en fonction des rendements est en tous points identique à celui établi en cours de culture.
 
Hormis la variante A2 (décompactage moyen), on observe un avantage pour les techniques sans labour face aux modalités A5 et A6. Le labour de septembre enregistre un recul de 10 % face à la modalité A3 et le labour d'hiver concède lui 8 % à ce même itinéraire. Le faible résultat de la variante A2 pourrait s'expliquer par une qualité de butte moyenne (cfr les observations à la plantation) combinée à la présence d'une semelle de labour constituant un obstacle à la prospection racinaire (cfr les observations en cours de végétation). 

Ccomp essai pdt07 marbisouxi pse a

En ce qui concerne les PSE (poids sous eau), deux groupes se distinguent : les variantes A1 (aucun travail profond à l’arrière-saison), A5 et A6 (labours) d’une part avec des PSE égaux ou supérieurs à 440 et donc une sensibilité aux coups plus élevée, et les variantes A2, A4 (décompactages) et A3 (pseudo-labour) d’autre part avec des PSE proches de 415. Il est cependant malaisé d’établir une relation entre le type de travail du sol pratiqué et ces valeurs.

Ccomp essai pdt07 marbisouxi tare a

 En ce qui concerne la tare on observera la très faible valeur de la modalité A3 ainsi que sa faible variabilité (de 4 à 7 % selon les échantillons). A l'inverse, la modalité A2 présente une tare très élevée. Les deux modalités de labour se situent par contre en bonne place.

Si l'on s'intéresse à l'ensemble des paramètres quantitatis et qualitatifs, le traitement A3 (et dans une moindre mesure les traitements A4 et A5) montre un poids brut, un rendement total, une proportion de tubercules > 50 mm plus élevés que les autres traitements, ainsi qu'une plus faible tare. Pour le traitement A3, il n'y a que la proportion de "fritables" (càd les tubercules dont les calibres sont supérieurs à 50 mm) qui soit moins bonne que les traitements A5, A4 et A1.

 

 

 

 








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Publié le: 2008-07-04